absence

absence béatrice matet

Enfant, le vestiaire de ma mère était l’endroit où j’allais parfois trouver refuge. C’est là, qu’un plaisir délicieux m’envahissait, lié sans doute à ce moment de la journée où seule et en secret, je pouvais toucher, sentir, parfois essayer ses robes que je trouvais somptueuses. Je vouais à ma mère un amour fait d’élan pur, de rêve, de don mystique…

Depuis ce jour de sidération où l’on m’annonça la mort de ma mère, je n’ai eu de cesse de retourner dans sa maison comme pour mieux faire le tour de son absence ou plutôt mieux éprouver ce jeu entre présence, absence avec parfois le risque de vaciller.

L’absence ne s’apprend pas , elle est une épreuve qui contient tout autant d’infini que la présence.